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BELGODERE UN VILLAGE CONSTRUIT EN BALCON A DEUX PAS DE LA MER
Omniprésent dans le paysage, quasiment obsédant, le Monte
Padru auréole la Balagne. De Moltifao, le chemin plonge sur l’antique route, on
boude alors “La Balanina” qui court, file vite vers la mer. La rivière Navaccia
suit l’ondulation de la route, la N 197, entre collines et sommets. On gagne
peu à peu Belgodère, là où il fait “bon vivre et où le séjour est plaisant”.
Datant du Moyen Age, le village devrait son nom au combat armé ayant opposé le
marquis de Massa à son vassal le vicomte Marovello. Et de cette guerre, une
phrase est restée célèbre “sarebbe un bel godere per essere noi fronte del nemico”,
ce sera un bon plaisir d’être face à l’ennemi... Gravées, ces paroles font
l’histoire de Belgodère, très photographié pour son couvent édifié en 1520. En
ruine depuis un siècle, il abrite le cimetière communal et côtoie l’église
dédiée à la Madonna di e Grazie, également en ruine. Bâti sur un éperon planté
d’oliviers aux vents, le village récite le passé lorsque l’arbre tissait les
jours heureux. Au XIXe, Belgodere chantait la vie pour mille âmes, conviant
dans la farandole les vignes produisant un vin réputé, et l’exploitation de la
mine d’arsenic. Au souffle des vents, le village a irisé son paysage, coloré
ses pentes en brun et doré de blé, seigle, lin et en blond des ruches déplacées
au gré des floraisons. Puis Belgodère s’est fané à la grande guerre. Fier, avec
son allure de village forteresse regroupant d’anciens quartiers, murets de
pierre et grandes bâtisses, apprécié par les peintres Utrillo et Fernand Léger,
Belgodère surplombe la vallée du Reginu, à 10 km d’Ile- Rousse. Du belvédère,
l’on savoure le paysage et la statue blanche du Christ qui éloigne la
malédiction. Entouré de chapelles et villages abandonnés, Quercioli, Lioco, San
Gavinu, Chjevasa, le chef-lieu du canton retient ses enfants, près de 482
habitants, et entretient la mémoire. Il suffit de s’engouffrer sous les porches
pour savourer l’ancienneté de l’existence, déployée sur les pentes d’oliviers
et le sable de Lozari. Là où les minuscules perles roulées par les vagues
rappellent les Etrusques.
ITINÉRAIRE D'UN VILLAGE GÂTÉ
Remarquable, le patrimoine de Belgodère attire à la source de Cava. A 800 m d’altitude, elle accompagne les ruines de Sant’Antonio delle Coviglie, ermitage délaissé il y a deux siècles, et qui au Xe s., évangélisait les populations pastorales. Plus bas, à l’entrée du village, le col de Casella abrite l’oratoire, voisin de la colline “cavallu mortu”, en hommage au cheval du marquis de Massa tué par le vicomte Marovello. Ici, la féodalité a défilé avec les Malaspina, riche famille d’origine toscane ayant régné au xviie. Témoins du passé, les ruines des fondations de la tour de guet, située au fort de Belgodère, où l’on accède par une ruelle du village. Belgodère s’est construit autour de la tour de guet, aux dépens des villages voisins fuis à cause de leur insécurité. Du vieux fort, la vue sur la vallée engage un voyage intemporel où la mémoire s’enchante, entame ses errances. On imagine alors le château en 1633 lorsque, excédée par son autorité et ses élans de Don Juan, la population élimine le vicaire général Anton Paolo Malaspina. En 1892, les Malaspina édifient le château de la Costa, au-dessus de la chapelle san Ghjuvan’ Evangelista.
SPELONCATO
Dominé
par le Mont Tido (1 332 mètres) c’est encore un beau village de Balagne
suspendu à un éperon rocheux sur la mer. Jadis, le village était protégé des
razzias, grâce au château où la population venait se replier en cas de danger.
Les maisons sont tellement resserrées qu’elles forment de loin une masse
compacte de tuiles rouges. En réalité, cet urbanisme apparemment anarchique est
régi par une stricte organisation des clans familiaux et par la présence d’une
fontaine monument essentiel de la vie sociale. Les hautes demeures du village
sont typiques de la Balagne avec leurs façades ocre dépourvues d’ornementation,
leurs petites ouvertures régulières et leurs loggias à arcades filtrant le
soleil.
CORBARA
Ce
village de Balagne est perché sur les pentes du Monte Guidu.
Du
rivage, on l’aperçoit à peine mais le village et ses deux châteaux en ruine
maîtrisent du regard toute l’étendue de leur territoire.
Les constructions sont une illustration de la diversité de l’architecture méditerranéenne : décrochements des maisons, étroits passages, dédales de ruelles, toute la cité baigne dans une atmosphère presque mauresque, impression accentuée par la végétation environnante avec ses oliviers et ses figuiers de barbarie. De toutes parts, des terrasses, des banquettes de pierres sèches sont aménagées sur les collines et rappellent que la Balagne était le jardin de la Corse. Au cœur du village, tout près de belles demeures à loggias, on remarque l’église baroque édifiée au XVIIe siècle sur des bases plus anciennes.
PIGNA
Balcon
sur la baie de Calvi, ce village n’a pas cédé aux sirènes du tourisme.
Au
cœur de cette Région sauvage de la Balagne, il a conservé son âme et reste le
chef de file du renouveau Artisanal de Haute Corse.
La
cité semble sortie tout droit du moyen âge avec ses vieilles maisons de pierre,
ses ruelles en calades et ses escaliers envahis par une végétation
méditerranéenne. Merveilleusement restauré mais aussi particulièrement vivant,
le village compte une dizaine d’ateliers d’artisans, luthier, facteur d’orgues,
potier, ébéniste, graveur…
SAN ANTONINO
L’origine du village remonterait au Ixe siècle,
d’après la légende d’Ugo Colonna et de ses compagnons. A cette époque
apparaissent en Balagne des « castra » qui, situés sur des points
stratégiques, permettaient à leurs occupants de surveiller les vallées.
Aujourd’hui, le village classé parmi les plus
beaux villages de France, a gardé son aspect d’acropole en nid d’aigle.
Le tour du village emprunte des ruelles
étroites bordées de demeures majestueuses et passe sous maintes voûtes. Au
détour d’un escalier apparaissent un four à pain ou un ancien pressoir.
Sur le seuil de certaines maisons sont gravées
deux as de pique, souvenir du Moyen Age.
Au sommet se trouvent les vestiges d’anciennes
fortifications et une partie du donjon, d’où l’on découvre toute la Balagne
plantée d’oliviers, avec à l’horizon la mer scintillante.
LUMIO
Le village s’étire en belvédère au dessus du golfe de Calvi, ses
constructions en granit rose émergeant d’une mer d’oliviers.
Il domine une église baroque agrémenté d’un campanile à l’italienne
construite par les villageois au début du second empire pour remplacer l’église
San Antonino devenue trop petite. Plus bas à l’entrée du village, on s’arrête
devant la belle chapelle San Petro et San Paolo bâti en granite ocre au XIe
siècle : on remarquera la façade ornée de deux lions sculptés. La flânerie
dans les rues sinueuses et pentues de bourgade est charmante, les hautes
maisons sont simples, assez austères, comme pour mieux mettre en valeur le luxe
baroque de l’église. A voir aussi le Carubbu, sobre bâtisse en pierre à
arcades, construite au XVIIIe siècle par l’abbé Colonna de Leca pour abriter
les plus démunis. Amateurs de vestiges et d’histoire,vous ne pourrez que vous
arrêter dans le hameau d’Occi. Situé au dessus du village de Lumio, Occi fait figure de
village fantôme au passé atypique.
N’HÉSITEZ PLUS!
La Balagne est une région bénie des Dieux où de vieux villages fièrement
accrochés à la montagne offrent un point de vue rêvé sur le littoral. On dit
d'elle que c'est une des plus belles et plus attachantes régions de Corse.
Belgodère, Occhiatana, Speloncato, Lavatoggio, Cateri, Avapessa... Terre de cultures et de saveurs
Lumio, Algajola, Aregno, Pigna, San
Antonino... Magie de la lumière et expression de la pierre
Calenzana, Zilia, Montegrosso... Plénitude et sérénité